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Des élèves marocains à Polytechnique de Paris : rendant à l’école publique la place qu’elle mérite

Cette année, un événement remarquable mérite notre attention et notre réflexion collective. L’école prestigieuse et historique de Polytechnique Paris a admis via concours 50 élèves marocains, dont 38 proviennent du Lycée d’Excellence de Benguérir (LYDEX), une institution publique. Le reste est réparti entre le Lycée Méditerranéen de Martil (LYMÉD) et d’autres lycées publics comme Moulay Youssef, Zahraoui ou encore Ibn El Khatib à Rabat. Cette performance exceptionnelle démontre, s’il le fallait, que l’enseignement marocain peut rivaliser avec les plus grands, à condition qu’on s’ y investisse.

Pourtant, une question s’impose : où sont passées les grandes écoles publiques d’autrefois, qui formaient l’élite marocaine sans distinction sociale ? Il est triste de constater que ces établissements publics, autrefois phares, ne brillent plus comme avant.

La qualité de l’enseignement public s’érode, et les résultats aux concours d’excellence en témoignent.Pendant ce temps, des écoles privées prolifèrent, gérées par des entrepreneurs davantage intéressés par la rentabilité que par l’éducation. Elles facturent des frais astronomiques, transforment les élèves en “clients” et réduisent l’éducation à un produit de consommation. Ces écoles sont devenues des “vaches à lait”, attirant les investisseurs bien plus que les pédagogues.Mais alors, pourquoi ne pas adopter la même exigence, la même ambition, pour notre système public ? Pourquoi ne pas appliquer au public ce que l’on exige du privé, en commençant dès l’enseignement primaire ? C’est dès les premières années que se forgent les bases de l’excellence.

L’urgence d’une politique éducative équitable

L’État marocain doit prendre ses responsabilités. Il est impératif de réinvestir massivement dans l’école publique, de former des enseignants de haut niveau, d’offrir des infrastructures modernes, et surtout, de garantir une éducation équitable pour tous, peu importe le quartier ou le niveau de revenu.Pourquoi ne pas imposer un quota d’élèves issus de quartiers défavorisés dans les écoles privées ? Pourquoi ne pas fixer des objectifs de diversité sociale, à l’image de certaines grandes écoles françaises ? Il est temps de briser les cercles de reproduction sociale qui enferment l’élite dans des établissements hors de portée pour la majorité.

Redonner confiance à l’école publique

Il ne faut pas oublier que la majorité des cadres, des intellectuels, des scientifiques marocains – y compris l’auteur de cet article – sont les produits de l’école publique. Elle a été le socle de la méritocratie, de l’ascension sociale, et du progrès national. La Corée du Sud, la Malaisie, ou encore la Chine – pays qui étaient au même niveau de développement que le Maroc dans les années 80 – ont su investir massivement dans l’éducation publique. Aujourd’hui, leurs économies sont florissantes.

Aimer son pays, ce n’est pas exploiter ses failles pour en tirer profit. Aimer son pays, c’est croire en ses enfants, investir dans leur avenir, et défendre une école publique forte, juste, et inclusive. C’est possible, c’est urgent, c’est vital.

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