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Retour des MRE : où est la stratégie nationale ?

Les Marocains du monde, piliers oubliés de l’économie estivale.
Malgré leur attachement indéfectible à leur pays d’origine, les MRE sont de moins en moins nombreux à revenir au Maroc en été, faute d’une politique nationale incitative.
Début juillet, notre journal  tirait la sonnette d’alarme : la fréquentation du Maroc par les Marocains Résidant à l’Étranger (MRE) semblait en net recul. Quelques jours plus tard, le ministre des Affaires étrangères, , de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger Nasser Bourita, annonçait pourtant une hausse du nombre d’arrivées : 1.520.951 MRE, soit une augmentation de 13,30 % par rapport à la même période l’an dernier. Un chiffre encourageant sur le papier, mais qui peine à se traduire sur le terrain.


Des régions sous-fréquentées malgré les statistiques officielles.


Nous avons mené l’enquête dans plusieurs régions historiquement marquées par un fort retour de la diaspora durant l’été : l’Oriental, Beni Mellal, Guelmim, Meknès, OuarzazateMarrakech ,dans tous ces lieux, le constat est le même : « on ne voit pas les MRE comme avant. »
À Saïdia, station balnéaire emblématique de la côte nord-est, les commerçants ne cachent pas leur désarroi. « Cette année, c’est calme. Moins de clients, moins d’animation, moins de dépenses. Le pouvoir d’achat en souffre« , explique Mohamed , propriétaire d’un petit restaurant. « Même les familles marocaines venant d’Europe consomment moins qu’avant. C’est l’effet conjugué de la baisse de fréquentation et de l’augmentation des prix. »

Une flambée des prix qui décourage

En effet, cette saison estivale est marquée par une hausse spectaculaire des prix, Hôtels, restaurants, locations de voiture, alimentation… tout semble avoir flambé. « Il devient plus rentable pour certains MRE de passer leurs vacances en Espagne ou en Turquie plutôt qu’au Maroc », confie un MRE.

L’absence d’une politique gouvernementale cohérente

Face à cette situation, l’absence de mesures claires et efficaces pour encourager le retour est criante. Si l’opération Marhaba reste en place chaque été, elle ne suffit plus. Beaucoup de voix s’élèvent pour demander une intervention étatique sur les prix des billets d’avion et de ferry, comme l’avait initié Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2021, que Dieu le protège, en ordonnant à Royal Air Maroc de baisser ses tarifs.
« Cette décision royale avait été saluée par toute la diaspora. Elle avait facilité un retour massif. Pourquoi ne pas pérenniser cette mesure ? Le coût du transport reste un obstacle majeur », s’interroge un responsable associatif basé en  Belgique.

Des attentes légitimes, au-delà des vacances

La problématique dépasse celle de la simple saison estivale.
La relation entre le Maroc et sa diaspora doit être repensée. Les nouvelles générations, souvent nées à l’étranger, connaissent peu leur pays d’origine, en dehors du cercle familial. Sans actions culturelles, éducatives et économiques fortes, le lien risque de s’éroder avec le temps.

« Ce n’est pas juste une question d’amour du pays, mais aussi de reconnaissance », déclare  Noura  , une Marocaine installée en Allemagne. « Nous contribuons à l’économie via les transferts d’argent, les investissements immobiliers, le tourisme, et pourtant on a l’impression d’être oubliés. »
Un appel à une stratégie nationale pour les MRE
Il est donc urgent que le Maroc adopte une véritable politique en faveur de ses ressortissants à l’étranger, en particulier pour :
• Faciliter et rendre abordable leur retour annuel, notamment en été.
• Contrôler les prix dans les zones touristiques, en responsabilisant les préfectures.
• Créer des dispositifs incitatifs pour les investissements des MRE dans les régions d’origine.
• Renforcer les liens identitaires et culturels, à travers des programmes ciblés pour les jeunes générations.
Les MRE ne viennent pas seulement au Maroc pour voir leur famille. Ils sont des acteurs économiques à part entière. Les ignorer, c’est priver le pays d’un levier essentiel de croissance, surtout en période estivale.
Aujourd’hui plus que jamais, il est temps de passer de la rhétorique à l’action, pour honorer la fidélité des Marocains du monde et soutenir leur rôle vital dans le développement économique et social du Royaume..

Les MRE en chiffres
5 à 6 millions de Marocains vivent à l’étranger.
• 10 % du PIB du Maroc provient des transferts de la diaspora.
• En 2024, plus de 100 milliards de dirhams ont été transférés par les MRE.
• 70 % d’entre eux résident en Europe, notamment en France, Espagne, Belgique, Italie et Allemagne.

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