La Fête de l’Humanité 2025 : entre solidarité internationale et tensions politiques

Aujourd’hui le,12 Septembre 2025 débute pour trois jours à Brétigny-sur-Orge, départements de l’Essone 91 ,l’inauguration de la Fête de l’Humanité. Cette dernière créée en 1930 à l’initiative de Marcel Cachin, alors directeur du quotidien L’Humanité, la Fête de l’Humanité s’est imposée au fil du temps comme un rendez-vous populaire et militant unique en Europe. Fidèle à son esprit d’origine – celui d’une grande manifestation de « solidarité prolétarienne » – elle rassemble chaque année, le deuxième week-end de septembre, des dizaines de milliers de personnes autour de concerts, de débats, d’expositions et de rencontres politiques et associatives.

Seule la pandémie de 2020 avait interrompu ce rendez-vous incontournable.
Un espace politique et culturel singulier
Au-delà de sa dimension festive, la Fête de l’Humanité est un lieu de convergence pour les forces progressistes venues du monde entier. Le « Village du monde », en particulier, incarne cette ambition : il accueille délégations et associations internationales partageant les valeurs de paix, de justice sociale et de solidarité. Dans un contexte marqué par les conflits et les tensions géopolitiques, l’édition 2024 a voulu réaffirmer ce rôle de résistance face aux guerres et aux attaques contre les mouvements progressistes.
La présence marocaine
Le Maroc a, depuis plusieurs décennies, une place régulière au sein de cet événement. Le journal Al Bayane, organe du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), y a longtemps animé un stand très fréquenté, notamment sous l’impulsion de M. Mohsine Youssef et de ses camarades qui ont su attirer l’attentiondes visiteurs. cette participation a permis de mettre en avant les luttes sociales et démocratiques du pays auprès du public français et international.
Cependant, ces dernières années, Al Bayane n’a plus disposé de stand, en raison des positions du parti sur la question nationale du Sahara marocain et de la pression exercée par des réseaux favorables au Polisario, comme l’ont souligné M. Said Fekkak, membre du bureau politique du PPS, et M. Mehtat Rakkas, directeur du journal, lors de notre entretien avec eux .
y// Malgré cela, d’autres partis et associations marocaines, issus de sensibilités variées, continuent de représenter la diversité du paysage progressiste du pays. La Fédération de la gauche démocratique, par exemple, a animé l’année dernière comme les précédentes un stand particulièrement dynamique, décrit par certains observateurs comme une véritable « ruche militante ».( reporrtage)
Une polémique persistante
Si la participation marocaine demeure active, elle reste marquée par une controverse récurrente : la présence, au Village du monde, de stands liés au Front Polisario. Soutenus par le régime algérien et certains membres du Parti communiste français, ces espaces sont perçus par de nombreux Marocains comme une provocation directe et une remise en cause de la souveraineté nationale sur le Sahara.
Entre unité et fractures
Cette édition de la Fête de l’Humanité illustre ainsi la complexité d’un événement qui se veut à la fois fraternel et politique. Derrière l’esprit de solidarité internationale qui anime ses organisateurs, la manifestation met aussi en évidence des divergences profondes liées aux enjeux géopolitiques actuels.
La Fête reste un rendez-vous majeur pour les forces progressistes, mais elle reflète aussi, à sa manière, les lignes de fracture du monde contemporain.